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AU FIL DE L'EAU...
12 août 2007

Parenthèse poétique

t_fragiles
Extraits choisis d'un reccueil de poèmes que j'affectionne particulièrement, "Fragiles" de Philippe et Martine Delerm...carressant de douceur, vibrant d'optimisme, touchant de délicatesse...







Le voyage

Partout, on s'emmène soi-même. Alors partir sans vouloir un ailleurs. Partir pour se trouver. Dans le silence, dans l'espace. Juste au-dessus du temps, juste au-delà des peines. Partir sans oublier. Pour regarder de plus haut, faire semblant de se laisser aller au vent. Pour inventer les sens du fil qui nous attache.


aurore_bor_aleLe rêve
Bulles de temps, gouttes légères. A peine un souffle, et l'eau se gonfle de secret, se détache, s'envole. A peine un souffle, et la mélancolie part en voyage. Un peu plus haut, les frontières s'effacent, un peu plus loin. Les peines s'apprivoisent dans l'espace. La terre devient bulle, et la bulle une terre.


L'hésitation

A moi de jouer. Personne ne le sait encore. Je n'ai plus envie de bouger, pas envie de changer. Pourquoi faut-il choisir, pourquoi faut-il agir? Tout semblait si simple. Je n'avais rien encore à séparer. Mais les ombres s'allongent, à quoi bon reculer? Bientôt je n'appartiendrai plus qu'à la moitié du monde. A moi de jouer.
medium_anges_sur_pillasses


" Imaginer, c'est hausser le réel d'un ton. "
[ Gaston Bachelard -  L'air et les songes ]





L'action

Cette mélancolie qui vient, avant. Jamais les choses n'avaient semblées si proches, si bonnes, si faciles à goûter. Jamais la lumière n'avait atteint cette paix absolue. Mais on est pas vraiment dupe. Cette sérénité, c'est parce qu'on est au bord de la quitter; cette immobilité, c'est parce qu'on va se lever, s'élancer. Il y aura tant à regretter. C'est effrayant ce que le monde est calme, avant.


parapente
La liberté

Etre seul sans solitude. Devenir à la fois l'île et le bateau qui rêve l'île. Tenir l'espace sans bouger, arrêter le temps sans cesser d'avancer. Heureux, désespéré, brûler, geler. Garder l'enfance. Lire.


funambule_deuxLe bonheur

Je ne suis pas funambule. J'avance pas à pas. Je ne sais rien des jours, je glisse sur un fil, au loin je ne vois pas. Si je regarde en bas c'est le vertige, je ne regarde pas. Je risque à chaque pas et j'avance, docile. A chaque risque le bonheur est là. J'avance vers moi; le bout du fil n'existe pas.



solitudeLa solitude

A quoi bon sortir? Je m'emmène partout; partout je me fais de l'ombre. Et puis je suis bien comme ça, je connais mes limites, me resserre, me ressemble. Je regarde. Le monde me traverse, ou bien c'est moi qui le contiens. Quelqu'un attend autant que moi, sinon je ne serais pas triste. Quelqu'un s'attend. Quelqu'un m'attend. Ne pas bouger, ne rien effaroucher. Quand le temps nous aura fait trop mal un jour viendra.


L'absence

L'absence ce n'est rien. Une table posée contre l'océan du silence, de l'encre et du papier. Tout est très fort, la nuit s'efface ou la nuit vient, je n'ai pas peur. La tête un peu penchée, je ne regarde que la feuille de papier. Les mots s'envolent et tu es là. L'absence ce n'est rien - un peu de temps très pur pour inventer demain.

La peur
J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur.

miroirL'identité
Je n'aime pas cette question que je me pose. Je voudrais aimer la réponse, seulement. Entre les miroirs, seuls les autres me voient. Alors, je fuis, je vis, je me sens libre, je m'oublie. Les autres me reconnaissent, et ne me connaissent pas. Je reviens au miroir? Je crois quelquefois me connaître - et je ne me reconnais pas.



automneLes souvenirs

Feuilles d'arbres froissées, feuilles séchées, les choses se détachent. Un peu moins de couleurs, un peu moins de parfums, les jours tombent en sommeil. Le soleil est resté, dilué dans le brouillard. Eté de la Saint-Martin, lent regard de novembre, les feuilles de la vie deviennent au ralenti des feuilles de papier.


La patience

Juste semer quelques graines, et les abandonner au temps. Surtout ne rien précipiter. Se contenter du moindre signe. Devenir l'allié du silence, ami des jours perdus.

mains
La confiance

On ne sait pas ce qu'on attend. Ce serait tellemnt simple de voir la vie en noir, la vie en rose. Mais les jours ne se suivent pas, ne se ressemblent pas. Combien de temps perdu? Aucun. Combien de certitudes? Pas. Comment sort-on de la coquille? Fragile...

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